Ce weekend, j’étais à l’école de Commerce de Toulouse pour participer au Startup Weekend qui y avait lieu. Le concept ? Réunir des gens et des idées dans un même endroit, sélectionner les idées les plus intéressantes ou prometteuses, monter une équipe, et leur faire construire une startup sur le sujet en un weekend. Je ne connaissais pas le principe il y a à peine un mois, mais l’idée m’a tout de suite séduit. Il y a des weekend de ce genre assez régulièrement aux 4 coins de la France, donc si vous avez l’occasion, n’hésitez pas !
A peine l’heure du début atteinte, les « hostilités » commencent. « Bon alors vous êtes un peu mou, on va faire un jeu pour vous réveiller ». Les orgas créent 10 équipes au hasard, donnent à chacun 2 mots, et on a 3 minutes pour inventer un produit à partir de ça, et le présenter aux autres. Que ce soit « piano/énigmatique », « cochon/parapente », « échange/fusil », ou « glace/crayon », l’exercice n’est pas facile (surtout à une dizaine !), mais super drôle.
Ensuite, tout le monde dans un amphi, et le weekend commence vraiment. Ceux qui ont des idées qu’ils souhaitent développer doivent les présenter en une minute à peine. L’exercice est très difficile et de nombreux projets brillants n’ont pas été développés car leurs initiateurs n’ont pas su convaincre en si peu de temps. J’admire quand même ceux qui se sont lancés pour affronter 120 personnes pour défendre des idées originales et novatrices : elles n’ont jamais l’approbation de l’ensemble et la critique, voire l’échec, n’est pas facile à accepter, mais ça se passe dans une bonne atmosphère et la plupart des idées sont bien accueillies. Suit alors une phase de vote où les participants donnent des points aux idées qu’ils préfèrent, et un jury se charge d’effectuer la sélection.
Vient alors une phase de recrutement, où les gens viennent proposer leur aide aux porteurs de projets. J’ai trouvé l’idée de Chris particulièrement intéressante. Il souhaitait mettre en place un système de troc assez novateur pour remettre en cause le réflexe d’achat symptomatique de notre société. Un idée intéressante sur le principe mais difficile à défendre, car le but de ce weekend ce n’est pas seulement construire un projet, mais montrer qu’il est viable économiquement et, dans le cas de l’échange où la monnaie est un sujet plutôt tabou, ce n’était pas facile. Nous n’avons pas été classé mais je ne regrette absolument pas mon choix, car avec les membres de mon équipe nous avons fait un boulot incroyable en 2 jours.
C’est principalement de cela que je voulais parler. L’aventure humaine. Durant les 54 heures que dure le startup weekend, on ne traine pas ! Toutes les équipes se sont défoncées pour en faire un maximum durant le temps imparti. Pour moi, qui ait un parcours plutôt technique, ce fut une excellente occasion de découvrir l’aspect business de la création d’un produit, mais aussi (et surtout) d’autres manières de réfléchir à un problème. Ayant jusque là plutôt été entouré par des développeurs pour réfléchir à ce genre de problèmes, ce fut vraiment formateur de voir que des gens dont ce n’est pas le boulot peuvent, simplement par des idées ou des pistes, faire avancer les choses au galop. Non que j’en doutais, mais jusque là je n’y avais jamais été confronté et ne m’étais pas vraiment posé la question. Bref j’ai appris vraiment beaucoup de choses grâce aux gens de mon équipe par leur manière de penser rafraichissante et c’était vraiment sympa.
Là où ce weekend a été incroyable également, c’est sur la quantité de travail que l’on peut abattre à 10 en à peine plus de 2 jours. On est parti de zéro ou presque, on a construit une idée assez rapidement qui a mûri tout au long du weekend. L’aspect commercial a été réfléchi en profondeur (plusieurs idées de business model se sont présentées, de même que l’orientation du produit a évolué pour arriver à quelque chose de plutôt sympa). Côté technique on a pas trainé non plus, on a bien étudié les besoins techniques à partir de ce que l’on voulait faire, puis obtenu plusieurs chiffrages assez précis sur différentes idées pour réduire les coûts de développement d’un MVP (produit minimum pour tester le concept), et produit plusieurs maquettes.
On a également fait un peu de comm’ avec un petit compte Twitter, une page facebook, créé un petit logo, réalisé une petite étude de marché via un questionnaire google docs, fait une vidéo pour l’intro de notre présentation…
Autre point positif : les rencontres. Pas juste avec les gens de mon équipe avec qui j’ai passé un super weekend, mais avec ceux des autres équipes, car l’esprit n’était pas du tout à la compétition. On n’hésite pas à échanger les idées, se filer un coup de main, se poser des questions… et ça c’est bien. Ensuite, il y a aussi eu les rencontres avec des coachs, qui ont de l’expérience dans un domaine particulier (technique, business, aspects légaux…) et sont là pour filer un coup de main. Dans la vraie vie, rencontrer des consultants pareils couterait un bras, et là ils offrent leurs conseils gratuitement ! Ce fut l’occasion pour moi d’apprendre pas mal de choses sur comment mettre en place de très gros produits, qui mettre dessus et à quel prix, comment optimiser les coûts… et pour d’autre, réfléchir aux problèmes légaux de leurs idées, avoir d’autres opinions sur leurs business model…. Les coachs ont vraiment, pour tout le monde, été une aide inestimable.
En plus de tout cela il y avait des conférences. Soit sur la méthode (« comment réaliser une présentation percutante »), soit sur des aspects plus généraux (MyFeelBack, gagnant de l’année précédente, nous racontait son parcours). C’était à la fois une bonne occasion d’apprendre plein de choses, mais également de découvrir des domaines que l’on connait moins bien.
Bref, je suis revenu enchanté de mon weekend à Toulouse, et le retour à une vie « normale » (il s’est passé tellement de choses en 2 jours…) a paru un peu fade en comparaisons. Si vous n’avez pas compris le message : n’hésitez pas à participer au prochaine Startup weekend qui passe à proximité de chez vous !